Les trente ans de l’association des documentalistes des collectivités territoriales



L’association des documentalistes de la fonction publique territoriale fêtait, les 8 et 9 juin 2023, ses trente ans. Une occasion de célébrer comme il se doit cet évènement et de remonter le cours du temps. La première journée a en effet été consacrée à une rétrospective sur le métier de l’infodoc.

le temps des documentalistes

L’évolution des documentalistes de 1990 à aujourd’hui : une métamorphose fulgurante


Depuis les années 1980, les outils documentaires n’ont cessé d’évoluer. Les professionnels de l’infodoc ont ainsi dû développer, parfois à un rythme soutenu, de nouvelles compétences.

Les trente ans d’Interdoc ont donc été l’occasion de voyager dans le passé avec l’aide de Jérôme Arcega-Leclercq. Grâce aux témoignages ou aux souvenirs des adhérents et à un atelier interactif, ce facilitateur graphique a ainsi dégagé l’évolution des Docos. Entendez, le petit nom des documentalistes.

Retour sur ces quarante ans d’évolution technologique.

Les docos dans le temps : rétrospective de 40 ans d’évolution


Si vous avez commencé dans les années 90, voire avant, cette rétrospective éveillera sans doute un brin de nostalgie (ou pas).

Les années 80 ou le déclin des docos papyrus



Les années 80 marquent le déclin du support papier et du Kardex (ou Cardex). Ce système était employé pour gérer et classer les informations. Il fonctionnait grâce à des fiches cartonnées rangées dans des classeurs ou des tiroirs.

Cette décennie est donc synonyme de modernisation. Les premiers ordinateurs personnels (IBM, Macintosh) font en effet leur apparition. De même que les premiers logiciels documentaires : CDS/ISIS, créés et diffusés par l’Unesco.

doco Papyrus

Les années 90 ou l’ère des docos informaticus


Dans les années 90, les bases de données informatisées se multiplient. Le minitel, lancé en 1982 par le gouvernement français, est adopté dans les centres de documentation. Il sera peu à peu détrôné par lnternet et s’éteindra en 2012.

En 1993 et 1994, les premiers fournisseurs d’accès à Internet émergent. C’est l’époque des modems, des sons aigus de connexion et des minutes qui s’égrènent… afin de charger les pages. Internet passe en effet par les lignes téléphoniques. Les informations sont stockées au moyen de CD-ROM ou de disquettes.

Désormais, les docos informaticus gèrent les flux d’information numérique afin d’organiser et de diffuser le savoir.

Internet s’étend peu à peu, laissant place à une nouvelle ère pour les documentalistes, celle des docos internetus.

Les années 2000 ou l’expansion des docos internetus


Les années 2000 marquent l’avènement des grands projets de numérisation et des bibliothèques numériques. Le maître mot ? Préservation et accessibilité. L’accès à l’information se démocratise et permet à chacun d’y accéder sans sortir de chez soi. C’est aussi l’époque des catalogues et des bases de données, des normes de numérisation, des systèmes intégrés de gestion de bibliothèques (SIGB). Mais également des gestions de contenus (CMS), des flux RSS, des logiciels de recherche et de gestion de l’information (Copernic).

Le premier réseau social voit le jour (Facebook) et va petit à petit révolutionner le partage d’information.

Le doco internetus va se transformer en un nouveau doco, plus adapté à l’époque, celle de la communication.

Les années 2010, l’ère des docos communicatus


Les évolutions technologiques s’accélèrent et les docos s’adaptent aux nouveaux outils collaboratifs. Les années 2010 se marquent en effet par des évolutions numériques importantes. Les disques durs tendent à disparaître au profit d’un nuage, le cloud. Une solution de stockage et de gestion de données en ligne.

Le traitement de grandes quantités de données (Big Data) transforme les méthodes de travail.

L’intelligence artificielle, déjà présente dans les décennies antérieures, commence à se répandre et à se démocratiser. C’est l’époque des chatbots, des assistants virtuels et de la reconnaissance vocale.

Les premières applications de la blockchain émergent également. Ceci afin de garantir l’authenticité et la traçabilité des documents numériques.

Les docos papyrus ne sont plus qu’un lointain souvenir. Peu à peu, les docos communicatus vont laisser place

Les années 2020 et au-delà, l’ère des docos digitalens


La pandémie a accéléré la transformation numérique. Les consommateurs investissent massivement les services en ligne. C’est l’époque des visioconférences et du travail à distance. Les intelligences artificielles se démocratisent et, avec celles-ci, naissent des solutions d’automatisation. Les docos digitalens peuvent se concentrer sur des tâches à plus fortes valeurs ajoutées.

La réalité virtuelle fournit des contenus immersifs. Ils permettent ainsi aux utilisateurs d’effectuer des visites virtuelles et d’interagir avec leur environnement.

Les données sont exponentielles, mais les moyens de plus en plus faibles. Nos docos doivent s’adapter et devenir de plus en plus agiles.

Et après ? De 2030 à 2050


La technologie n’a désormais plus de secrets pour nos docos, lesquels se sont mutés en integratus et ubiquitus.

Agitateurs d’idées, créatifs, les docos sont désormais connectés grâce à une puce dans le poignet. Ils naviguent dans une réalité augmentée grâce aux métavers. Ils n’ont désormais plus du tout d’usagers physiques. L’intelligence artificielle est devenue leur meilleure amie et les seconde dans toutes leurs tâches. Ayant plus de temps, les docos integratus voyagent dans les différents mondes parallèles à la recherche d’autres docos, moins évolués. Peut-être pour savoir s’ils sont plus heureux…

Illustrations :  Jérôme Arcega-Leclercq